"Ah ! dit Bartle en ricanant, les femmes sont assez promptes, bien assez promptes. Elles savent les bons côtés d'une histoire avant de l'avoir écoutée, et peuvent vous dire les pensées d'un homme avant qu'il les aie eues.
- C'est assez probable, dit Mme Poyser, car les hommes sont si lents que leurs pensées les dépassent, et qu'ils ne peuvent les raccrocher que par la queue. Je puis compter les mailles de mon bas pendant qu'un homme retourne sa langue pour parler ; et quand, enfin, sa phrase arrive, il y a peu de profit à en faire. Ce sont les oeufs clairs qui sont couvés le plus longuement. Cependant, je ne nie pas que les femmes ne soient des sottes ; le Dieu tout-puissant les a faites pour convenir aux

- Convenir ! oui, comme le vinaigre convient aux dents. Si un homme dit un mot, sa femme aura une contradiction toute prête ; s'il a envie de viande chaude, elle lui servira du lard froid ; s'il est en train de rire, elle sera à se lamenter. Elle lui conviendra comme le taon convient au cheval : il a justement le venin qui doit le mieux l'irriter... le venin qui doit le mieux l'irriter.
- Oui, dit Mme Poyser, je sais bien ce que les hommes aiment ; une pauvre innocente qui leur sourit comme à une image du soleil qu'ils fassent bien ou mal ; qui les remercie pour un coup de pied et qui prétende qu'elle ne savait pas s'il fallait se tenir sur la tête ou sur les pieds, avant que son mari ne le lui eût appris. Voilà ce que les hommes désirent, pour la plupart, dans une femme ; ils veulent s'assurer d'une imbécile pour qu'elle leur dise qu'ils sont des sages. Mais il s'en trouve qui peuvent se passer de cela ; ils ont déjà si bonne opinion d'eux-mêmes ! C'est pourquoi il existe des vieux garçons."
Merci pour cette superbe histoire c'est vrai il y a encore et il y aura tj des vieux garçons mais c'est la vie encore
RépondreSupprimerJe t'embrasse