Tom Perrotta : Les enfants de choeur

Si on lui avait demandé comment elle s'était retrouvée mariée, installée en banlieue et s'occupant à plein temps d'un enfant en bas âge, Sarah aurait mis tout cela sur le compte d'un moment de faiblesse. Après tout, qu'est-ce que la vie, sinon une épuisante succession de moments de faiblesse ? « La plupart des gens se contentaient de rentrer dans le rang comme des enfants obéissants, se pliant systématiquement à ce que la société exigeait d'eux, tout en prétendant qu'ils avaient véritablement choisi. » Mais Sarah se considère comme une exception. Ex-féministe, ex-militante convaincue de toutes les causes sociales, bisexuelle, elle a été obligée de revoir ses ambitions universitaires à la baisse et a le sentiment que sa vie actuelle est un ratage absolu. Marié, père au foyer s'occupant lui aussi à plein temps d'un enfant de trois ans, Todd a l'assurance que quelque chose, au fond de lui, va mal ou n'a pas été résolu : s'il a terminé depuis deux ans ses études de droit, il a échoué à deux reprises à l'examen du barreau. Lorsque Sarah et Todd se rencontrent pour la première fois au square voisin, un midi, au milieu de quasi-étrangers, leurs baisers, pour le moins inattendus, ressemblent à une espèce de folie. Cet été, décidément, quelque chose ne tourne pas rond.
Entre adultère, vains espoirs et traditionnelles fausses promesses, "Les Enfants de chœur " est une comédie tout aussi grinçante que désopilante sur les es moyennes américaines. Avec ce tableau clinique virtuose, Tom Perrotta surprend son lecteur et se surpasse.
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Révélé au grand public américain avec l'adaptation de son roman "L'Arriviste" par Alexander Payne, en 1999, Tom Perrotta n'a pas son pareil pour dépeindre la petite bourgeoisie américaine, ses problèmes existentiels et sa déprime chronique. Ce roman s'attache aux déboires amoureux de deux antihéros trentenaires, Sarah et Todd : tous les deux sont mariés, ont un enfant, s'ennuient dans leur couple et aimeraient bien goûter un peu à l'aventure. En se plaçant sous les auspices de Madame Bovary, Perrotta profite de leur love story foireuse pour portraiturer les us et coutumes de la middle avec un impeccable sens de la satire.

Critique piquée sur le site de la fnac parce que j'ai trop chaud pour en faire une moi-même ! Mais c'est un excellent roman, doux-amer, et j'ai adoré, entre plusieurs autres choses, le passage sur le club des belles-lettres des dames de Bellington (je crois que c'est le nom exact). Seul bémol à mon sens dans ce livre : la réalisation par les deux protagonistes principaux de la même chose au même moment, pas très crédible à mon sens, sinon je l'ai dévoré !