
"Maxwell Sim est un loser de quarante-huit ans. Voué à l'échec dès sa naissance (qui ne fut pas désirée), poursuivi par l'échec à l'âge adulte (sa femme le quitte, sa fille rit doucement de lui), il s'accepte tel qu'il est et trouve même certaine satisfaction à son état.
Mais voilà qu'une proposition inattendue lui fait traverser l'Angleterre au volant d'une Toyota hybride, nantie d'un GPS à la voix bouleversante dont, à force de solitude, il va tomber amoureux. Son équipée de commis-voyageur, représentant en brosses à dents dernier cri, le ramène parmi les paysages et les visages de son enfance, notamment auprès de son père sur lequel il fait d'étranges découvertes : le roman est aussi un jeu de piste relancé par la réapparition de lettres, journaux, manuscrits qui introduisent autant d'éléments nouveaux à verser au dossier du passé. Et toujours Max pense à la femme chinoise et à sa fille, aperçues dans un restaurant en Australie, dont l'entente et le bonheur d'être ensemble l'ont tant fasciné. Va-t-il les retrouver ? Et pour quelle nouvelle aventure ?"
Un roman qui parle de la dépression, des difficiles relations familiales, de la vie ratée, des espoirs déçus avec infiniment d'humour et une bonne distance toute britannique, tout en prenant le lecteur à témoin. L'humour est très présent, fort heureusement ! Ce type qui refuse de voir sa vie en face et qui répugne à toute relation humaine autre que virtuelle (ou GPSesque) n'est pas vraiment sympathique, mais on prend pitié de lui. Je me suis demandée quand même comment son ami avait-il pu avoir l'idée de l'engager pour cette mission style "road-movie" ! J'ai aimé ce roman qui m'a fait beaucoup rire tout en égratignant généreusement notre société. Certains n'ont pas aimé la fin, mais elle m'a surprise et enchantée - ça m'a fait penser aux Monty Python, d'une certaine manière. C'est le deuxième roman de Coe que je lis (après "Le vent après la pluie"), mais ce n'est certainement pas le dernier, d'autant qu'on m'a dit beaucoup de bien de "Bienvenue au club".
"- Des amis ?
J'ai pensé à mes soixante-dix amis Facebook. L'honnêteté m'a obligé à dire : "Pas vraiment, non. "
"Il y a 40 ans , Donald Crowhurst avait apparemment pu se cacher au coeur de l'océan Atlantique, grain de poussière dans l'océan, entouré par l'infini de la haute mer et dérobé aux yeux de tous les habitants de la planète. De nos jours, une quantité de satellites en orbite étaient braqués sur nous en permanence et pouvaient établir nos coordonnées avec une rapidité et une précision inimaginables. L'intimité ça n'existait plus. Nous n'étions plus jamais seuls."
"J'entretiens cette théorie, parmi d'autres, qu'aux abords de la quarantaine on arrive à saturation, on est tellement blasé de la vie qu'on fait des enfants pour s'offrir une paire d'yeux toute neuve, qui pare le monde d'un intérêt renouvelé. "
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire