samedi 6 août 2011

Lectures pré-vacancières 1

Je les avais oubliés, ceux-là, je les ai lus fin juin

Colombe Schneck : une femme célèbre (Stock)

"Denise Glaser était une vedette de télévision des années soixante, elle animait tous les dimanches l'émission «Discorama», où elle a lancé, soutenu, des chanteurs comme Barbara, Maxime Le Forestier, Véronique Sanson. Elle ne vivait que pour cela, le talent des autres. En janvier 1975, elle a été licenciée pour des raisons politiques. Elle espérait revenir, comme elle le disait, pour «un dernier tour de piste». En 1981, on lui a fait de nombreuses promesses. Aucune ne sera tenue. Elle est morte, seule, oubliée de tous, deux ans plus tard. Qui était vraiment Denise ? Que devient-on après avoir été une femme célèbre ? Avoir sa photo dans le journal, être courtisée et vivre avec la crainte que tout s'arrête ? Jeanne Rosen est-elle, comme Denise, proche de ce précipice où l'on vous oublie ? Jeanne Rosen est journaliste, auteur d'un livre qui a connu un succès immérité, il lui a fallu dix ans pour comprendre que ces questions ne sont pas les bonnes. La personne qui marche sur le fil n'est pas elle mais juste à ses côtés."

Ce roman a obtenu des critiques très dures, du genre : "comment ose-t-elle se comparer à Denise Glaser ?!". (D'autres, plus jeunes, se sont renseignés pour savoir qui diable était cette Denise Glaser
). Personnellement, ça ne m'a pas gênée, les histoires ont des points communs mais sont bien séparées. On le sait, que Colombe Schneck n'est pas aussi célèbre ! Mais elle aussi était sur la sellette à France Inter. Elle aussi a reçu des mots d'insultes qui m'ont fait tomber la mâchoire tellement je m'y attendais peu - les auditeurs peuvent être très durs, limite orduriers, que ce soit dans les années soixante ou maintenant (je crois d'ailleurs que le mail n'arrange rien). Ce livre m'a permis de découvrir Denise Glaser dont je ne me souvenais que comme une image en noir et blanc à la télé, dans mon enfance, et dont j'étais loin de connaître l'histoire. Et je trouve que l'autre histoire est touchante, celle de Jeanne, cette jolie petite fille riche à qui tout réussit mais qui est persuadée n'y être pour rien, ne rien valoir, suite probablement à la la vie de couple de ses parents.

Un extrait, elle parle de son couple boiteux :
"Comment ai-je compris que cette histoire de Moyen Age, de dix ans c'est suffisant après on s'ennuie, n'était peut-être qu'une hypothèse, que d'autres issues étaient possibles ? W m'a lu les premières lignes de "Lettre à D." d'André Gorz. "Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans, tu as rapetissé de dix centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien." Pourquoi personne ne m'a dit avant que cela était possible ?"

En lien ici,
l'émission du 24 octobre 2010 de l'Humeur vagabonde (hélas terminée) qui m'a donné envie de lire ce bouquin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire