
"Dans ce récit tendre et drôle à la fois, Hanan el-Cheikh rapporte avec une scrupuleuse fidélité les confessions de sa mère analphabète, Kamleh, née au début des années 1930 dans une famille chiite extrêmement pauvre, au Sud-Liban.
Après la mort prématurée de sa grande soeur, Kamleh est promise à son beau-frère alors qu'elle n'a que onze ans. Dans le quartier populaire de Beyrouth où elle s'installe avec la famille de son futur mari, elle est placée comme apprentie chez une couturière et tombe amoureuse du cousin de cette dernière, Mohamed, un jeune lettré féru de poésie. Forcée à quatorze ans de se marier avec son fiancé, Kamleh a une fille l'année suivante, puis une seconde, Hanan, trois ans plus tard, mais reste follement éprise du beau Mohamed. Elle échange avec lui des lettres enflammées qu'elle se fait écrire et lire par ses amies, s'identifie aux héroïnes du cinéma égyptien, se grise des paroles ardentes des chansons à la mode. Elle va surtout, bravant tous les usages, tenter d'obtenir le divorce, au risque d'être séparée de ses filles...
Portrait finement dessiné d'une femme du peuple, rusée, truculente, enjouée, ce récit a été salué à sa parution, en arabe puis en anglais, par une presse unanime."
Le récit passionnant de l'histoire de sa mère.
Kamleh était pleine de vie et de caractère, généreuse. Elle tenait absolument, puisqu'elle ne pouvait le faire elle-même étant analphabète, à ce que sa fille Hanan écrive son histoire, elle qui écrivait l'histoire de bien d'autres femmes.
Comme elle avait raison ! Mariée de force à son beau-frère alors qu'elle avait à peine 13 ans, violée légitimement donc, elle s'entête à chanter, à plaisanter, à courir au cinéma, sa seule source accessible de connaissances et de rêves, à vivre sa vie à toute force.
Elle y arrivera, au prix d'un lourd tribut - ses filles, le désenchantement face au grand amour de sa vie, voire la dépression, mais au moins elle aura choisi sa vie.
J'ai vibré avec cette petite fille forcée à grandir trop vite et vous recommande chaudement la lecture de ce livre !

"Par une radieuse journée d'été, un père emmène sa fillette dans une ferme du Wexford, au fond de l'Irlande rurale. Le séjour chez les Kinsella semble devoir durer. La mère est à nouveau enceinte, et elle a fort à faire. Son mari semble plutôt désinvolte : il oublie le bagage de la gamine dans le coffre de la voiture en partant.
Au fil des jours, la jeune narratrice apprivoise cet endroit singulier. Livrée à elle-même au milieu d'adultes qui ne la traitent pas comme une enfant, elle apprend à connaître, au gré des veillées, des parties de cartes et des travaux quotidiens, ce couple de fermiers taciturnes qui l'entourent de leur bienveillance. Pour elle qui était habituée à une nombreuse fratrie, la vie prend une autre dimension. Elle savoure la beauté de la nature environnante, et s'épanouit dans l'affection de cette nouvelle famille si paisible. En apparence du moins. Certains détails l'intriguent : la manière dont Mrs Kinsella lui propose d'aller puiser de l'eau, les habits de garçon dont elle se voit affublée, la réaction de Mr Kinsella quand il les découvre sur elle...
Claire Keegan excelle à éveiller l'attention de son lecteur sur ces petites dissonances où transparaissent l'ambiguïté et le désarroi de ses personnages, si maîtres d'eux-mêmes. Et, dans cet envoûtant récit, le regard d'une enfant basculant à son insu dans le monde mystérieux des adultes donne toute sa force dramatique à la part cachée de leurs existences."
Je sens que je vais être une note dissonante dans le concert de louanges qui a accueilli la sortie de ce court roman (longue nouvelle ?).
Evidemment, je sais bien qu'on voit la situation à travers les yeux d'une fillette à qui on ne dit rien, qui ne comprend pas tout mais qui devine qu'il y a quelque chose derrière. Du coup, moi aussi je devine un peu mais je suis également plongée dans la brume. Il y a certainement beaucoup d'amour caché là-derrière, mais on le tient tellement à distance que finalement, c'est comme s'il n'y avait rien. A force de "perdre une belle occasion de se taire", on n'en dit pas assez et c'est dommage, c'est comme ça aussi qu'on rate de belles choses dans la vie.
En fait, en lisant ce livre, j'ai eu l'impression d'un exercice de style moderne, pas d'une histoire chaleureuse, et je n'ai pas aimé la fin tronquée.
je n'ai pas lu les trois lumières mais le recueil de nouvelles de C. Keegan; par contre j'ai aussi beaucoup aimé toute une histoire; j'ai fait un post sur mon blog; j'avais aussi écouté l'inteview de H El-Cheick sur RFI
RépondreSupprimerMoi aussi, j'ai eu envie de le lire après l'avoir écoutée parler. Bonne fin de journée ;)
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