La bataille des ordures

Dans mon village, il y a peu, a été installé un système de poubelles à puces : un bac à couvercle noir pour les ordures non recyclables, un bac à couvercle jaune pour tout ce qui est bouteille en plastique, cartons et papiers. Et le reste ?
Avant, nous payions une taxe à chaque fin d'année. Maintenant, nous serons taxés à chaque enlèvement de bac. D'aucuns trouvent ça normal. C'est un peu mon cas, un peu. On pollue, on paie !
Mais quand j'examine toutes mes ordures (parce que j'examine mes ordures...), que je vois tous les composants qui seraient recyclables et qui ne le sont pas dans la pratique, je l'ai un peu en travers de la gorge. Mon parapluie recyclable à 75%, je le décortique comment pour le recycler ?
Quand je pense à tous les gens qui n'ont d'autre manière d'acheter de quoi vivre (nourriture, produits ménagers, etc) qu'en supermarché normal, je ne trouve pas ça juste. Pourquoi nous taxer nous, les consommateurs, et pas à la source, ces fournisseurs auxquels il est si difficile d'échapper ? Quand je faisais mes courses dans des supermarchés habituels, je passais presque autant de temps à enlever et jeter les emballages qu'à ranger ce que j'avais vraiment acheté. Ces emballages servent aux diffuseurs, aux supermarchés eux-mêmes pour des raisons de stockage, mais à nous, donc ? Alors pourquoi c'est à nous de payer ?
Maintenant que j'ai mon Germinal, ça a tout changé. J'achète légumes frais, produits en vrac, il y a vraiment très très peu d'emballages. Je me sers de sacs en papier que je réutilise, je ne les recycle qu'en bout de course. J'ai mes boîtes à oeufs dont je me sers pour acheter les oeufs en vrac. Si j'avais une ferme laitière près de chez moi, j'y achèterais le lait et la crème dans des emballages que je réutiliserais et là, je n'aurais presque plus de déchets à part les bouteilles en verre.
En attendant, faute de compost, je me retrouvais à mettre tous les déchets organiques dans la poubelle "non recyclable", ce que je n'aimais pas du tout, surtout que c'est ce qui compose la majeure partie de mes déchets. Comme j'habite en appartement et qu'il n'y a pas de boîte à compost municipale, comme personne n'en veut, comme je ne veux pas les refiler à mon ex (il y a mon ex-compost dans mon ex-jardin), j'ai trouvé un truc.
J'ai différents "centres de tri" dans l'appart' :
- le premier, des caissettes en bois où je trie bouteilles en verre, bouteilles de lait, éventuelles cartonnettes, papier, etc ;
- une poubelle "non recyclable" dont j'espère bien diminuer la fréquence de vidage avec ma nouvelle astuce ;
- une nouvelle poubelle "compost organique" : j'y mets mes coquilles d'oeufs, les trognons de fruits, les épluchures de légume, les feuilles de mes tisanes, etc. Et celle-là, en douce, je vais la vider dans la nature loin des habitations. Au moins, ça profite aux bestioles sauvages, ça améliore le terrain et ça fera diminuer ma taxe. Et tout est bio-dégradable, alors ! J'y mets même les contenus des caisses des chats - les crottes sont bio-dégradables et la litière que je leur prends itou.
Bref, je suis une vandale et je le revendique.
Pendant que j'y pense, quand vous voyez le logo ci-contre sur un produit, j'espère que vous savez que ça ne veut pas dire qu'il est recyclable, mais simplement que l'entreprise fabricante a payé une cotisation de recyclage. Dans un magazine écolo que j'ai lu récemment (mais je serais bien en peine de me rappeler lequel, dommage), était noté que l'entreprise privée Eco-emballages (dont tout le monde est persuadé qu'elle est publique) était par exemple opposée à une campagne pour boire l'eau du robinet. En effet, ça aurait pu réduire la vente d'eau en bouteilles plastique ! Je rappelle que cette entreprise est sensée aller dans le sens du Grenelle de l'environnement, celui dont on nous a tant rebattu les oreilles en nous promettant monts et merveilles...
Un autre article aura lieu plus tard sur le filtrage de l'eau du robinet, je ne suis pas encore au point sur la question, mais l'eau du robinet ici est vraiment trop mauvaise pour qu'on la boive nature, il faut donc agir.
Sur ce bon dimanche, il fait beau, il fait bon ! (j'espère juste qu'il ne pleut pas chez Plouf )