
Tout en déroulant la chronique de l'histoire immédiate, du choc de la mondialisation à la guerre en Irak, Jonathan Coe fait le portrait d'une génération en proie à d'irréductibles contradictions. Impitoyable satiriste, il brosse un tableau ravageur de l'Angleterre de Tony Blair, qu'il dénonce avec la fureur vengeresse jadis réservée au thatchérisme. D'une lucidité aussi réjouissante qu'inconfortable, le diptyque composé de Bienvenue au club et du Cercle fermé se fait le miroir non seulement d'un pays, mais d'une époque tout entière, et constitue une fresque aussi ambitieuse et aussi aboutie que Testament à l'anglaise."
Suite de "Bienvenue au club".
Que sont devenus tous ces jeunes gens et leurs familles ? Ont-ils réalisé leurs rêves ? Comment leurs amours ont-elles tourné ? Sont-ils restés fidèles à leurs principes ? Ont-ils trouvé des réponses à leurs questions ?
J'ai lu ce livre avec un énorme intérêt, parce que c'est une époque que j'ai bien connue, parce que j'adore la littérature britannique, parce que plus je lis du Jonathan Coe, plus j'ai envie de me jeter sur tous ses romans que je ne connais pas encore, parce que... parce que... c'est un très bon livre, quoi !
Un peu plus amer que Bienvenue au club, mais c'est normal avec la progression de la vie. Une critique des téléphones portables et des stars des émissions de télé-réalité, de la guerre en Irak. Une observation attentive et réfrigérante de la montée de l'extrême-droite en Grande-Bretagne à cette époque - qui me fait penser à ce qu'il se passe de nos jours en France. Une charge à boulets rouges contre le blairisme - qui me fait penser là aussi au PS contemporain.
Des personnages que vous adorerez détester (Paul), que vous aurez envie de baffer (Benjamin) ou dont vous suivrez le chemin avec tendresse et attention, des questions résolues (Sean et Claire). Une excellente étude sociale, un excellent roman.
Je regarde si j'ai le courage de vous traduire quelques citations (je l'ai lu en anglais), probablement pas...
Donc, passage rigolo vers la page 85 de l'édition anglaise, à propos du système que la femme de Doug a trouvé pour l'empêcher de jurer sans arrêt !
Bon, j'essaie (p.130) : "Parce que la plupart d'entre eux croisent toujours qu'ils ont voté pour un parti de gauche. Alors qu'en réalité, ils ont juste voté pour 5 années supplémentaires de Thatchérisme. 10 ans. 15 ans, même." (Ca m'a rappelé le PS français).
J'ai appris que le Sun, ce journal-torchon, fut à une époque un journal socialiste.
"Que savons-nous d'elle ? Seulement qu'elle est jeune, et qu'elle a un corps dont nous avons tous les deux envie. A part ça, rien. Elle pourrait être une tueuse en série, pour ce qu'on en sait. Et cependant chacun d'entre nous, après quelques verres de plus, serait capable de mettre leur vie de famille en danger si elle nous demandait de revenir avec elle dans sa chambre. N'est-ce pas ? C'est un désordre pathologique du sexe mâle. Nous n'avons pas de loyauté - pas d'instinct de nidification - rien des qualités saines et naturelles avec lesquelles les femmes naissent. Nous sommes défectueux. Un homme n'est rien qu'une femme défectueuse. C'est aussi simple que ça."
"Maintenant, la manière qu'a le BNP (FN britannique) de se vendre en ce moment est très intéressante. Ils ont observé le Nouveau Parti Travailliste, j'imagine, et ils visent les votes féminins et les votes de la classe moyenne. La moitié de leurs candidats semblent être des femmes, ces jours-ci. La différence c'est qu'il suffit d'ôter la couche de marketing pour tomber sur quelque chose de réellement laid - comme ce CD. Mais les votants blancs de Burnley et Bradford ne le font pas. Nous sommes maintenant trop habitués à prendre les choses pour ce qu'elles semblent être, vois-tu. Il n'y a plus d'esprit de recherche, nous sommes juste des consommateurs de politique, nous avalons ce qu'on nous donne."
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