Editions de l'Aube, 2011 - 7€"Avec Indignez-vous, Stéphane Hessel a marqué l'année 2010. Après une sortie de crise difficile et une période de remise en cause des pouvoirs, cet ouvrage est venu à point nommé catalyser une immense vague de contestation qui a traversé le pays, et dépassé nos frontières.
Dans le présent livre, Stéphane Hessel, au cours des entretiens qu'il a eus avec Gilles Vanderpooten, 25 ans, intensifie encore son exigence morale. Car, dit-il, il ne suffit pas de s'indigner. Chacun, avec sa sensibilité propre, doit savoir s'engager sur tous les fronts dans les combats de son époque : droits de l'homme, défense des sans-papiers et des sans-logis, lutte contre les inégalités, écologie...
Eternel optimiste, il croit la nature "riche en ruses multiples" et invite les jeunes générations à s'indigner et à résister contre les choses scandaleuses qui les entourent. Un entretien vif, profond et passionnant. Jean Viard"
Tout comme "Indignez-vous", "Engagez-vous" n'apprend pas grand-chose de nouveau à ceux qui sont déjà informés, indignés, engagés - et c'est mon cas. Maintenant, étant donné l'impact qu'a Stéphane Hessel dans les médias, sa façon très simple de réveiller les consciences, je trouve que ce livre est salutaire. Pour preuve, il suffit de constater l'influence qu'il a eu récemment sur les mouvements espagnols, qui essaiment dans d'autres pays y compris la France. "Los indignados", c'est en partie grâce à lui !
Quelques extraits :
"L'intérêt du mot "écologie" est qu'il s'articule en problèmes très concrets, certainement plus facilement que l'engagement dans la lutte contre l'injustice. L'engagement de votre génération pour limiter la consommation excessive d'énergie et de ressources, c'est un des engagements concrets où l'on peut déjà agir par soi-même et avec des organisations constituées pour résister aux dérives automobiles, nucléaires, etc. On peut s'y engager individuellement ou collectivement, en donnant un sens très concret à ce contre quoi on lutte."
"Plus globalement, notre enrichissement doit être essentiellement culturel, spirituel, éthique, plutôt qu'un enrichissement purement quantitatif qui se traduit par un accroissement de quantité d'énergie utilisée, ou de produits financiers mis sur le marché. Il faut rompre avec cette pensée productiviste, motivée par le "toujours plus"."
"Refuser le diktat du profit et de l'argent, s'indigner contre la coexistence d'une extrême pauvreté et d'une richesse arrogante, refuser les féodalités économiques, réaffirmer le besoin d'une pression vraiment indépendante, assurer la sécurité sociale sous toutes ses formes... nombre de ces valeurs et acquis que nous défendions hier sont aujourd'hui en difficulté ou même en danger. (...) Résister, c'est considérer qu'il y a des choses scandaleuses autour de nous et qui doivent être combattues avec vigueur. C'est refuser de se laisser aller à une situation qu'on pourrait accepter comme malheureusement définitive."
"Là, nous rencontrons un autre problème, à mon avis au coeur de tout ce que nous pouvons dire, vous et moi : c'est de savoir quelle confiance on peut avoir dans l'efficacité de l'engagement civique. Il est évidemment plus facile de considérer que ce n'est pas de ma responsabilité - que je n'aime pas ceux qui portent actuellement la politique et que je les considère comme n'étant pas de bonne foi - et dès lors me consacrer à mes préoccupations privées... Je crois que cette tendance existe dans toutes les sociétés. Du temps de vichy, cela existait dans une majorité de la société française. On retrouve aujourd'hui cette différence entre militants, résistants, mobilisés, et la masse. Je serais tenté de dire que les changements n'ont jamais été le fait de plus de 10 à 20% de personnes physiques, qui ont vraiment bougé, et que les autres suivent. C'est déjà faire preuve d'un certain optimisme."
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